« Pôle Emploi »
Je dirais que…c’est une expérience à vivre… Evidemment, vous vous en doutez, et vous mettrez les filtres qui vont bien, je vais être TRES critique…
D’abord, la forme :
C’était ce matin, à 09h30. On se doute qu’on n’entre pas chez Hédiard ou chez Fauchon quand on se rend à la convocation que la dame vous a communiquée par téléphone. Une préposée appelle 5 personnes, dont moi, qui s’assoiront en rang d’oignon dans un couloir, le long d’un mur avec, sur notre gauche une télé (j’espère que celui qui s’est assis complètement à droite a bien vu et entendu la leçon). La préposée appuie sur le bouton lecture d’un lecteur DVD, se retire, et c’est parti pour 5 minutes lénifiantes d’une présentation de Pole Emploi, de nos relations avec l’institution, de nos droits, et de nos devoirs. A la fin de la présentation, le téléviseur affiche clairement sa marque et le silence nous entoure pendant environ 3 à 5 minutes. Puis, un homme arrive, appelle l’un de nous, qui se lève et le suit. Puis c’est mon tour d’être appelé et je suis la dame (non, je ne suis pas une dame, je « suis » « la » dame…). Franchement, je me dis qu’il devrait exister d’autres moyens de nous recevoir que cet espèce de parcage, suivi de cet appel nominatif de chaque membre du groupe qui quitte celui-ci…Je suis probablement trop sensibilisé au sujet, mais ça m’a fait penser à tout à fait autre chose et, si j’avais à réformer les méthodes de Pole Emploi, je m’efforcerais de trouver d’autres techniques pour appeler les gens en entretien.
Bref…Me voici entrant dans un bureau et prêt à répondre aux formalités que ma future condition de chômeur m’impose. Mon dossier est complet (entre le contact téléphonique, le mail, les mentions en rouge sur le courrier l’accompagnant, et la dernière vérification par la dame de l’accueil que je n’ai rien oublié, oser franchir la porte du bureau avec un dossier incomplet relève de l’inconscience, ou de l’insolence la plus totale…). Bon élève, je tends les documents qui vont bien, y compris la fameuse attestation employeur que le centre hospitalier, qui ne fait décidément rien comme tout le monde (et on en lira une autre preuve ci-après), ne m’avait pas envoyée puisqu’il me fallait la réclamer… J’ai donc foncé ce matin de bonne heure à la DRH pour récupérer ladite attestation in extremis.
Ensuite, le fond :
Ici, je serais presque tenté d’écrire le « fondement »…Car j’eus le sentiment qu’on y accéda très rapidement, c’est du moins l’effet que me fit la nouvelle que m’annonça ma « conseillère ». Petit rappel, histoire de créer le suspens : souhaitant quitter cet emploi pour créer un commerce, j’ai envoyé un courrier de demande de « rupture conventionnelle ». Allez voir sur Internet : la procédure est claire : une rupture conventionnelle donne droit à une indemnité de départ (non négociable !) et au paiement d’une allocation chômage. Lorsque la DRH m’annonça que la Fonction Publique Hospitalière ne pratiquait pas la rupture conventionnelle, que je n’aurais pas d’indemnité de départ car la Fonction Publique ne le faisait pas, et qu’on me remit un courrier de « Rupture amiable de contrat », j’aurais du sentir cette puissante odeur de vaseline qui me remonta directement dans le narines, allez savoir d’où, lorsque la « conseillère » m’annonça (je crois avoir noté « victorieusement »…) qu’une « rupture amiable de contrat CDI» équivalait pour Pole Emploi à une…démission…Et que je n’aurais en conséquence, droit au versement d’aucune indemnité, ni droit afférent dans le cadre de la création de ma future entreprise. Exit donc l’indemnité…Bon…Le congélateur est plein, me direz-vous…Exit également l’exonération de charges pendant un an sur le premier employé de ma structure…et exit aussi le droit à un prêt à taux zéro pour financer mon matériel.
Comparons…Dans le privé, tu as un salaire qui n’augmente pas, mais qui « pourrait » augmenter…Tu as droit à la Rupture Conventionnelle, puis au chômage. Moi, à l’hôpital, non seulement j’ai ramé pour avoir un CDI puisqu’ils n’ont jamais été fouttus de me titulariser en 7 ans, mais au moment où je décide de partir pour ne plus subir un management organisationnel digne de Neandertal, et des économies de bouts de chandelles dignes du père Grandet, qui m’empêchaient, de fait, d’exercer ma fonction de responsable, je me retrouve sans un sou au moment du départ, et sans aucun droit…
Ce soir, je les ai là…(imaginez mon pouce et mon index serrant mon double menton…), ce qui, ajouté à l’utilisation que vous imaginez qui peut être fait de la vaseline sus-évoqué, relève de la pire des acrobaties…
On récapitule, histoire d’être didactique et formateur, puisque les termes employés dans mon article peuvent être repris dans une recherche sur un moteur : Rupture conventionnelle dans la fonction publique hospitalière : ça n’existe pas ! Droit au paiement d’une allocation suite à une rupture amiable : ça n’existe pas ! Il est à noter que c’est la rupture amiable de mon CDI qui pose problème ! Une rupture d’un CDD me donnait droit aux allocs !!!…Là où il y a de quoi se la prendre et se la mordre (pardon de vous prendre en otage dans mon caleçon, mais j’adore cette expression ! lol), c’est que, premièrement, j’ai ramé pour obtenir un CDI, alors qu’on me proposait des CDD à répétition (sic !) ; mais qu’en plus, la case rupture amiable d’un CDI n’existe pas sur l’attestation employeur à remettre à Pole Emploi : la DRH a donc coché : « rupture amiable d’un CDD » par défaut. Et c’est MOI qui ai tendu le papier qui signait mon arrêt d’allocations ! Quelqu’un aurait du ketchup ? Parce que là, j’ai du mal à mâcher, soudain….
Allez…Un dernier gag pour finir : mon « obligation de rechercher un emploi » me fut rappelée dans un premier temps, sinon, c’est mon inscription qui serait carrément remise en cause… « Tu peux me prendre en photo, Mâdâme ??? ». Là, j’ai sauté à pieds joints sur le bureau et je lui ai dit : « Déjà que tu es super contente de pas me filer de fric, alors vas pas t’inventer que j’irais me coller la rate au court bouillon pour répondre à tes convocations pour tes jobs pourris alors que je suis en train de créer un commerce et que j’ai autre chose à fouttre que de jouer à ton petit jeu !!! ». Bon…ce ne sont pas exactement les termes que j’employai, mais je crois qu’elle en saisit l’esprit assez concentré, et finit par convenir qu’il était inutile de me saouler avec une hypothétique recherche d’emploi, et m’inscrivit finalement comme « créateur »…
Créateur…N’est ce pas ce que j’ai toujours rêvé d’être ?...
Pour finir sur une note optimiste (et néanmoins cynique), je précise que tout n’est pas perdu…Ubuesque à souhait, et sans rire, ma conseillère m’annonça que je pourrais saisir la commission paritaire pour dénoncer cette injustice et tenter de rétablir mon droit à une allocation (et les autres droits afférents) d’ici…4 mois…Mdr !!! Je lui répondis, avec un sourire entendu (de moi seul), que je serais ravi de faire rétablir mes droits une fois ma société créée. Et, me laissant douter que je participais à l’émission « Surprise Surprise », elle me précisa qu’aucune demande de formation que je venais d’effectuer ne pourrait être satisfaite, étant donné que ma boite serait créée avant qu’ils aient eu le temps de m’en trouver. Un dessert ? La cerise sur le gâteau : elle me relut à voix haute le contenu de mon dossier qu’elle venait de taper au clavier…sous ma propre dictée…puisque je lui communiquai moi-même les renseignements liés à mon projet…
Sans plus de commentaire…Mais, dans 1 heure, je serai chômeur …et étranger, puisque saoul comme un polonais…lol
Ah mais, j'oubliais !!! En fin d'entretien, ma conseillère me réclama, sans rire, un...Relevé d'identité Bancaire !!! C'est l'occasion de sortir la grosse Bertha en matière de smileys: PTDR !!!!
A see you soon !!!